Les licornes, c’est mon dada

Tout le monde pense que j’aime les licornes. Alors non, j’aime les arc-en-ciel, ce qui n’a rien à voir, bien que les deux soient souvent associés. Mais n’ayant rien contre les licornes, j’en ai fait une en pâte polymère phosphorescente pour ma sœur. Du plus bel effet sur un bureau.

Contre toute attente, car cette licorne est tout de même un petit peu moche, trois autres m’ont été commandées. Certes, elles ont beau être moches, elles sont quand même marrantes et surtout, elles sont phosphorescentes.

Voyez plutôt.

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La première licorne, mère de toutes les licornes phosphorescentes
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Licornes phosphorescentes en ballade
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Cavalcade de licornes phosphorescentes
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Conciliabule de licornes phosphorescentes
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Photo kitsch de licornes phosphorescentes
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Licornes qui brillent de mille feux dans le noir

 

Van der Weyden

Une visite aux hospices de Beaune m’a permis d’admirer le retable du Jugement dernier de Rogier Van der Weyden. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de le voir et j’ai eu la chance de pouvoir l’observer dans des conditions privilégiées, c’est-à-dire sans touristes et en silence, dans la pénombre de la salle où il est présenté. L’accrochage permet d’en voir les détails et les dimensions assez réduites de la pièce permettent de se trouver en face à face avec l’œuvre de manière assez intime pour en apprécier toutes les caractéristiques.

J’aime particulièrement, chez van der Weyden, la couleur, le dessin et la précision quasiment photographique de la représentation des personnages. J’aime aussi les détails plus cocasses, crus et réalistes, assez courants chez les primitifs flamands, des hommes et femmes  précipités aux Enfers, représentés dans l’aspect le plus scabreux de leur condition humaine.

Au-delà du caractère esthétique et historique du retable, un détail, en plein centre de la composition, a attiré mon regard. Saint Michel, affairé à peser les âmes de ces pauvres gens, porte une magnifique broche faite d’or, de perles et de rubis. Que n’avais-je pas vu là ! Bien sûr, cela n’a pas été long avant que ne germe dans mon esprit l’idée extravagante d’en fabriquer une en pâte polymère. Qui ne rêve pas d’un pendentif gothique, après tout ? Quelques mois ont passé avant que l’idée ne se concrétise, et puis le moment est venu.

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Tout d’abord, un premier modelage, tout en rencontrant les aléas de la mollesse de la pâte et la difficulté de ne pas déformer l’ensemble à chaque manipulation. La symétrie et la régularité des lignes laisse à désirer mais l’aspect général est assez harmonieux.

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J’ai préféré conserver ce « prototype » en l’état, comme référence. J’ai effectué ensuite un moulage silicone pour faire d’autres exemplaires mais je trouve que, chaque fois, je perds en précision. Il faut alors retravailler chaque empreinte obtenue.

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La première a été dorée avec une feuille métallique, après cuisson. Mais, lorsqu’on n’a pas l’habitude de cette technique, le résultat est quelque peu hasardeux, la feuille craquèle et n’épouse pas les reliefs, il faut boucher les trous. Le médaillon brille de mille feux et la brillance révèle chaque irrégularité tout en étouffant les reliefs. J’ai écarté cette technique pour les finitions car elle me laisse quelque peu perplexe.

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Je n’ai pas essayé la peinture acrylique ni les pâtes polymères à effet métallique car ce n’est pas le rendu que je souhaite. La poudre Pearl Ex, en revanche, donne un bon résultat qui, une fois les pierres collées et le montage effectué, est dans l’esprit de l’original (si on n’y regarde pas de trop près).

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Bagues

Un jour, soudainement inspirée par une plaque de mokume gane en pâte polymère turquoise et feuille d’or, j’ai modelé un anneau, puis deux. Puis, une autre plaque de mokume gane a été composée, dans des tons lavande et or et j’ai décliné d’autres bagues toutes simples, dans des tailles diverses. J’en ai adopté une, que j’aime porter. L’inconvénient est que la pâte polymère s’assouplit au contact de la chaleur du corps, il ne faut donc pas la porter pour bricoler.

Les autres bagues sont disponibles sur A little market, suivez le lien.

bagues bleues

Art Nouveau

Comme je l’ai écrit dans l’article Byzantine, l’Art Nouveau est, pour moi, une référence esthétique prégnante. Le langage iconographique et ornemental, les influences, les matériaux de l’Art Nouveau sont très plaisants à mes yeux. Il était donc naturel que j’essaie d’utiliser la pâte polymère pour réaliser des réinterprétations de ce courant aNI libellulesrtistique.

S’il n’est évidemment pas possible de copier à l’identique les effets de matières des émaux, du verre, du métal et des pierres précieuses, on peut s’en approcher. La libellule fait partie des motifs qui m’interpellent particulièrement. Ces deux premiers jets sont des expérimentations. Elles sont perfectibles, mais présentent néanmoins les formes et les couleurs recherchées. Elles seraient plutôt gracieuses, piquées dans un chignon.

J’ai NI manchette libelluleutiNI manchette libellule côtélisé ce même motif de libellule pour une manchette, réalisée très rapidement pour la série de photos Walpurgis,  pour laquelle j’avais réalisé également le collier Byzantine. Volontairement clinquant, doré et texturé, afin qu’il se remarque un peu sur les clichés, il est agrémenté d’une libellule et de feuilles de ginko biloba.

J’avais également souhaité réNI peigne Gingko cheveuxNI peigne gingko-aliser un peigne en pâte imitant le jade, reprenant les formes de feuilles de gingko biloba. L’effet est joli dans un chignon, cependant, il est impératif de réaliser une structure métallique rigide dans les dents du peigne. La finesse de la pâte la rend trop souple, une fois cuite, et ne permet pas de piquer facilement l’accessoire dans les cheveux.

 Le collier « Byzantine » avait fait l’objet de recherches concernant le fond. Un premier essai avait consisté en un mokume gane de différentes nuances de pâte dorée et de feuilles d’or. Le résultat ne me convenait pas. Après cuisson, l’aspect me faisait penser au bois de loupe, ce qui n’était pas ce que je recherchais. J’ai cependant conservé cette base de collier pour en faire tout autre chose que le « collier Klimt ». J’ai donc posé un motif en ligne « coup de fouet », dans les espaces duquel sont venues se placer des cabochons de pâles opales bleutées. Je n’y suis pas allée de main morte, mais je pense utiliser ce collier pour des photographies. Il n’ donc pas besoin d’être discret.  NI collier art nouveau noir

Des petits poissons..

Depuis un moment me trottait dans la tête une idée de petits poissons rouges dans de l’eau turquoise. Je ne savais pas sous quelle forme. Finalement, j’ai opté pour des mini tableaux en déclinant des ronds dans l’eau, des poissons et des algues. Le dos des carrés est marbré, reprenant les différentes couleurs des faces. Le bracelet peut finalement se porter des deux côtés. Les tableaux sont séparés par des perles cylindriques dégradées orange et rouge, mêmes couleurs que les poissons. Le bracelet est monté sur deux élastiques – assez costauds, car la taille des éléments mérite bien cela – qui permettent aux perles de ne pas tourner.

Les boucles d’oreilles sont plus simples, juste une farandole de petits poissons tournoyants sur un fond turquoise.

bracelet et boucles d'oreilles turquoises poissons

Boutons

Il y a deux ans, avant de me mettre à travailler la pâte polymère, j’avais déjà pensé à explorer ce domaine, un jour où je n’avais pas trouvé de bouton qui me convenait. Et puis j’avais opté pour un bouton à recouvrir, abandonnant l’idée de modeler le bouton idéal. Entre autres questions, je ne savais pas si les boutons passeraient à la machine à laver. A priori, cela n’est pas un problème.

Voici une série de boutons réalisés pour la fête des mères. Cela change du collier de nouilles.

Ils sont en mokume gane alliant différentes nuances de pâte grise, de la pâte translucide et des feuilles de métal argenté. La pâte translucide et la feuille d’argent donnent un aspect nacré sur certains boutons. La forme n’est pas parfaitement régulière, mais ce ne sera sans doute pas visible une fois cousus sur le tailleur. Les boutons sont plus nombreux que nécessaires afin que ma mère puisse choisir ceux qu’elle préfère pour les coudre, et avoir de quoi les changer en cas de perte ou de casse. Je ne sais pas, à l’usage, quelle est la résistance de ces boutons. Mieux vaut donc prévoir des pièces supplémentaires…

NI fimo boutons mokume gris

Lollipop

Lollipop. Il ne s’agit pas ici de la chanson des Chordettes mais de ce que m’évoquent mes nouvelles perles fluo. Elles ne sont bien sûr pas comestibles même si j’avoue être tentée de les goûter, au cas où elles auraient le goût de citron vert ou de mandarine…

Je n’ai pas pu résister en voyant, dans la boutique, ces pains de Cernit Neon Light, qui ont fait ressurgir des impressions fugitives de l’enfance (et mêler Lamartine et pâte polymère n’est pas chose fréquente…). Je n’apprécie pas tellement ce qui rappelle les années 80, mais les différentes couleurs de la gamme, posées côte à côte, ont procuré à mes yeux de pétillantes sensations. Il a donc fallu que je les emporte avec moi.

J’ai donc enfin sorti mon précieux butin de la boîte à pâte et commencé à en faire quelques bricoles. La pâte Cernit est plus molle que la pâte Fimo, elle se déforme plus facilement, mais le ponçage-polissage s’est révélé très efficace. Elles brillent… comme des bonbons.

D’abord, le tout pêle-mêle (et emmêlé) :

NI lollipop

Puis un premier collier mi-long, ou court, c’est comme on veut (la longueur est réglable) :

NI lollipop 01

Un sautoir :

NI lollipop 02-1

Et un autre petit collier, avec fermoir et une paire de boucles d’oreilles composées de la même façon :

NI lollipop 2

 

Vagues

Depuis que j’ai commencé à travailler la pâte polymère, j’ai une prédilection pour les pâtes translucides et les effets qu’elles permettent de réaliser, notamment les mokume gane avec feuilles de métal. J’ai associé ici un fond bleu nuit et des morceaux de mokume gane composé vert très pâle et de feuilles de cuivre. J’aime beaucoup le rendu de la pâte transparente sur le fond sombre. Cela me fait penser à l’écume des vagues et à Hokusai.

Le collier m’a causé quelques soucis lors de la réalisation, il est très imparfait. La plaque est trop fine, elle s’est abîmée lorsque j’ai percé les trous et il a fallu recouper les pièces. La forme n’est pas aussi fluide qu’au départ. Je ne suis pas non plus satisfaite du montage pour le moment. Mais je récidiverai plus tard pour quelque chose de mieux fini en prenant en compte les défauts de celui-ci.

 

NI collier vagues

Inrô

Un inrô est une petite boîte à un ou plusieurs compartiments, assemblés par un cordon et fermés par une perle, l’ojime. Les hommes le portent, au Japon, accroché sur l’obi (la ceinture) du kimono, afin de transporter de petits objets (le kimono n’a pas de poches).

Originellement réalisés en bois laqué, il est tentant de s’y essayer en pâte polymère. NI inro jade fermé polymere fimo

J’ai découvert qu’il en existait de multiples versions, dans des styles très variés. Bien qu’un peu déçue de n’arriver qu’après la bataille, je me suis lancée.

Le premier des trois est tout petit, seulement 3 cm de hauteur. Étant destiné à devenir un pendentif, il ne doit pas être trop gros.

J’ai utilisé ma pâte « imitation jade », que j’ai estampée afin d’obtenir des motifs gravés. La réalisation de l’inrô a nécessité un certain nombre de manipulations pour qu’il puisse s’ouvrir et que le cordon soit dissimulé dans les parois, comme sur la plupart des inrôs japonais.

NI Inro oiseau ouvert polymère

J’ai retenté l’NI Inro fimo polymere mokume gane ferméexpérience avec une plaque de mokume gane dorée, blanche et rose préparée précédemment.  Les proportions de cet inrô sont légèrement différentes du précédent, mais la construction est la même. Il mesure 4 cm de haut. L’ojime est une perle plate façonnée avec la même plaque de mokume gane.

NI inro fimo polymere mokume gane ouvert

Une amiNI inro noir et or dose m’a commandé, pour l’offrir, la version noir et or de ce modèle. Les deux faces sont différentes, au gré du mokume gane qui laisse une part de hasard au résultat. L’inrô est terminé par une perle ronde et polie réalisée avec la même pâte.

NI inro noir et or face

Le quatrième inrô a été réalisé dans des nuances de rouge qui rappellent la couleur du cinabre des objets laqués. Il comporte un décor en relief. Les passants du cordons, ornés de fleurs, ont été minimisés pour que la forme soit élancée. NI Inro polymere fimo cinabre ferméIl mesure 4,5 cm de haut.

L’ojime est ici une perle biconique, surmontée d’une perle oiseau, qui répond aux motifs de fleurs et de l’oiseau du corps de l’inrô.

 NI Inro polymere fimo cinabre ouvert