Tant va la cruche à l’eau, qu’elle se casse

Mes débuts en tournage de céramique me donnent envie d’expérimenter diverses formes. Notamment, des formes connues. Une séance m’a donné l’occasion de tourner deux pichets.

Le premier était un gros challenge, j’avais envie de m’approcher des formes d’oenoche à bec trilobés grecques. Il a fallu tâtonner, demander un peu d’aide, décrire ce que je voulais, photo à l’appui. Je suis arrivée à quelque chose de satisfaisant pour mon niveau. Je n’ai pas modelé de tête de méduse pour le haut de l’anse, mais j’ai respecté les couleurs des oenochoe grecques, noir et rouge, grâce à cette superposition d’émail que j’affectionne beaucoup. L’émail brille tellement qu’il est difficile de photographier l’objet, les bords sont presque tremblants.

 

 

Le deuxième pichet est plus classique, comme un petit pichet à cidre, ou un petit pot à lait. J’aime l’association de l’émail blanc, dedans, et bleu un peu moucheté, dehors. J’en suis assez contente, je m’améliore dans la pose de l’anse, à peu près régulière. Le volume de terre est plus important que pour une tasse, ce qui rend difficile le centrage au départ lorsqu’on a encore un peu de mal à le maîtriser.

Pot de départ

Depuis que j’ai commencé à tourner, forcément, quand je pense cadeau, je pense céramique. Je compte sur l’indulgence des destinataires de mes présents pour ne retenir que le fait que leur cadeau a été fait avec le cœur et pas avec les pieds.

Une de mes collègues quittant son poste, il était évident que je me devais de lui faire une tasse de toute beauté qu’elle pourrait poser sur son prochain bureau.

Un pot de départ, en somme.

Au départ, la tasse nénuphar lui était destinée, mais je n’étais pas certaine qu’elle serait conforme à ses goûts et j’ai décidé de faire autre chose. Une tasse un peu trapue, avec des reliefs sur la panse, presque identique à ma tasse léopard. Mais j’ai ajouté une anse, pour une préhension plus pratique et ne pas risquer de renverser.

La veille d’émailler, alors qu’elle ne se doutait de rien, elle m’a parlé de très belles tasses vues au Japon, noires avec une superposition d’émail bleu dans la partie haute. J’en ai pris bonne note et ai émaillé ainsi le lendemain.

Après cuisson, j’étais satisfaite et la lui ai offerte. Je crois qu’elle a apprécié et cela fait plaisir !

Superposition

À l’atelier où j’apprends la poterie, les essais des autres sont toujours une manière d’apprendre et d’inspirer. Lorsque j’arrive, je regarde toujours ce qui est sorti du four. Les superpositions d’émaux sont toujours pleins de surprises. Cette superposition d’émaux noir et rouge formant des taches m’a beaucoup plu et je l’ai testée sur cette tasse qui est parmi mes préférées.

 

Entre deux eaux

Ces tasses sont une autre étape dans ma progression du travail de la terre. D’une part, j’ai posé des anses, que j’estime maintenant trop grandes, d’autre part, j’ai travaillé l’ajout de pièces en relief, et enfin, les mélanges de couleurs.

Je suis moyennement satisfaite du résultat. J’aime beaucoup la couleur de cet émail, ni bleu ni vert, entre deux eaux. Mais le nénuphar ne rend pas si bien, des bavures sont apparues à la cuisson entre le duncan et l’émail, rattrapées à coup de stylo à cuire pour céramique dont l’effet me laisse perplexe. Un peu kitsch, peut-être.

Le rendu de la tasse ginkgo me plait mieux et j’aime sa forme, et les nervures que la finesse de l’émail laisse voir. Mais je n’ai pas fait attention lors de la pose de la feuille de ginkgo et j’ai abîmé la tasse, qui est toute cabossée.

Une expérience, donc, dont je vais tirer des leçons, mais malgré tout, je les aime bien et j’utilise beaucoup ma tasse cabossée gingko.

 

Gouttes d’huile

Comme j’aime les bols à thé qu’on peut tenir entre ses deux mains pour les réchauffer, et que j’aime aussi les effets de cet émail noir, j’ai fait d’une pierre deux coups. Je suis assez contente de ces deux bols, assez réguliers et minimalistes. Je les trouve élégants.

J’ai tourné quatre-cent grammes de terre pour chaque bol. J’ai gardé un peu d’épaisseur pour qu’ils tiennent le contenu au chaud. Ils sont assez petits, après cuisson, d’une contenance d’environ 10 ou 12 cl.

Les deux bols sont différents par la forme, mais assez homogènes par leur taille et l’émail qui les recouvre. Ce dernier me plaît beaucoup, par sa couleur presque mate et son aspect hétérogène. L’effet de gouttelettes gris métallique donne beaucoup de profondeur et l’œil s’attarde à contempler la surface.

Ce bol était la première intention, une forme cylindrique aux reliefs marqués.

 

L’extérieur de ce bol est lisse, mais à l’intérieur, une spirale casse la linéarité de la surface.

Plaisir d’offrir, joie de recevoir

Bien entendu, il va sans dire qu’une nouvelle activité manuelle implique la nécessité absolue de faire des cadeaux à ses proches au moyen de la technique fraîchement expérimentée. Comme cela tombe bien, lorsque justement, Noël approche !

Alors voici une petite série de quatre tasses à expresso, de formes plus ou moins régulière, toutes offertes à Noël et qui m’ont donné l’occasion de tester les différents émaux de l’atelier de ma professeure.

Premier galop

Voici quelques semaines que je décidai de me lancer dans une nouvelle activité, que j’ai regardée de loin pendant un moment, sans franchir le cap, bricolant déjà bien assez de choses pour en commencer de nouvelles. Cependant, une impulsion soudaine m’a fait prendre mon téléphone et tout à coup, j’étais inscrite à un cours de tournage.

Voici ces premiers essais, très imparfaits, mais je les aime bien quand même. Le thé est meilleur  dedans, évidemment (sauf dans celui qui a un engobe brun à l’extérieur et vert à l’extérieur, on ne peut pas boire dedans sans en renverser partout. Maintenant, je sais…)

A part pour le premier, j’ai centré la terre seule et j’ai tourné seule, drivée par les conseils de ma professeure. Les formes ne sont pas très régulières mais quelle joie de réaliser toutes les étapes, de réfléchir aux couleurs des émaux, aux effets, de tester des choses et enfin, de les avoir après la deuxième cuisson !